Homologation des casques FIM

La Fédération Internationale de Motocyclisme (FIM) l’avait évoqué dès 2016 : les homologations de casques moto du commerce ne suffisaient plus pour garantir un niveau de sécurité optimal en compétition. Les normes routières (ECE, Snell, JIS…) ont été conçues pour un usage grand public, pas pour les contraintes extrêmes du MotoGP, du Superbike ou de l’Endurance.

La FIM a donc élaboré sa propre norme de casque racing, regroupée dans le FIM Racing Homologation Programme for helmets (FRHPhe). La première phase, FRHPhe-01, a été mise en service en 2019 pour le MotoGP, puis étendue à l’ensemble des championnats de courses sur circuit FIM à partir de 2020.

Depuis 2022, une deuxième phase encore plus exigeante a été lancée : FRHPhe-02, qui s’applique progressivement aux casques de vitesse sur circuit et aux casques tout-terrain des championnats FIM (motocross, enduro, rally-raid, etc.).

Aujourd’hui, les casques homologués FIM sont obligatoires dans les championnats FIM de vitesse et fortement recommandés, puis rendus obligatoires dans les autres disciplines, avec une bascule prévue au 1er janvier 2026 où seuls les casques FRHPhe-02 seront admis dans de nombreuses catégories (FRHPhe-01 restant accepté jusqu’au 31/12/2025 dans les règlements qui le prévoient).

Jusqu’à l’arrivée des casques FIM, un des arguments marketing principaux des fabricants reposait sur la conformité des casques de série avec ceux portés par les pilotes professionnels : « le même casque que ceux du MotoGP ». Leur homologation dépendait (et dépend toujours) de normes routières :

• UN ECE 22.05 pour l’Europe, progressivement remplacée par ECE 22.06. La 22.05 ne peut plus être utilisée pour de nouvelles homologations FIM FRHPhe-02, et n’est plus autorisée pour la mise sur le marché européen des nouveaux modèles depuis fin 2023. Découvrez dans un second article cette nouvelle norme de casque moto.
• Snell M2015, remplacée depuis par M2020.
• JIS T8133 2015, toujours en vigueur pour le Japon (type 2, intégral).

La FIM avait estimé que ces normes étaient trop différentes les unes des autres et a souhaité uniformiser les exigences avec sa propre norme. Notamment, les points d’impact testés variaient selon les protocoles. En Europe, par exemple, les points d’impact se situaient au sommet du crâne, à l’arrière, au front, au menton et aux tempes. Un fabricant pouvait donc optimiser uniquement ces zones pour passer la norme.

La FIM a estimé que ces normes, bien que déjà exigeantes, restaient trop hétérogènes entre elles et ne couvraient pas tous les scénarios d’impact rencontrés en compétition. L’objectif du programme FRHPhe est donc de poser une surcouche plus stricte aux normes routières existantes, en se concentrant sur :

• la multiplication des points d’impact testés,
• la prise en compte des impacts obliques (rotations de la tête et du cerveau),
• la pénétration,
• et, dans FRHPhe-02, de nouveaux critères comme le Critère de Fracture du Crâne (SFC).

Comment la FIM teste les casques ?

En Europe, la norme ECE teste un nombre limité de zones : sommet du crâne, arrière, front, menton, tempes. Un fabricant peu scrupuleux pouvait théoriquement renforcer uniquement ces zones pour passer la norme, en laissant d’autres parties moins bien protégées.

Avec FRHPhe-01, la FIM ajoute 16 points d’impact supplémentaires aux 6 zones traditionnellement testées par l’ECE, soit 22 zones potentielles sur la calotte. Lors de l’homologation, 13 points sont choisis et testés de manière aléatoire, ce qui oblige le casque à offrir un haut niveau de protection sur l’ensemble de la coque, et pas seulement sur quelques zones.

Pour obtenir leur homologation, les casques sont soumis à une série d’essais particulièrement exigeants. Ils doivent d’abord résister à différents impacts linéaires, réalisés à plusieurs vitesses, afin de mesurer leur capacité à absorber l’énergie d’un choc direct. Viennent ensuite les impacts obliques, qui permettent d’évaluer les forces de rotation transmises à la tête, un facteur déterminant dans la prévention des traumatismes cérébraux. Enfin, chaque casque subit un test de pénétration, inspiré des protocoles JIS et Snell, destiné à vérifier sa capacité à empêcher tout objet pointu ou saillant de traverser la coque.

Un casque ne peut prétendre à l’homologation FIM que s’il est déjà certifié selon une norme routière reconnue (ECE, Snell, JIS…) puis validé par cette batterie de tests supplémentaires.

Différences entre FRHPhe-01 et FRHPhe-02

Le programme FIM s’articule aujourd’hui en deux phases complémentaires :

FRHPhe-01 : première phase, toujours valable jusqu’à fin 2025

• Mise en place en 2019 en MotoGP, et généralisée en 2020 à toutes les disciplines de courses sur circuit FIM (Superbike, Supersport, Endurance, etc.). 
• Conçu pour augmenter fortement le niveau de protection par rapport aux normes routières classiques (ECE 22.05/22.06, Snell, JIS…).
• Inclut des tests de chocs linéaires, impacts obliques et pénétration, sur de nombreux points d’impact. 
• Applicable aux casques de vitesse sur circuit (MotoGP, WSBK, EWC, etc.).

FRHPhe-01 reste autorisé dans de nombreux championnats FIM jusqu’au 31/12/2025, avant que FRHPhe-02 ne prenne le relais comme standard unique. 

FRHPhe-02 : deuxième phase, plus stricte et généralisée

Lancée officiellement en novembre 2022, la phase FRHPhe-02 marque une évolution majeure du programme d’homologation. Elle renforce les exigences de sécurité introduites avec FRHPhe-01 et élargit le dispositif à l’ensemble des disciplines FIM, y compris le tout-terrain (motocross, enduro, rally-raid, speedway…). Cette nouvelle étape place la barre encore plus haut que les normes du marché, telles que l’ECE 22.06, la Snell M2020 ou la JIS T8133.

Concrètement, FRHPhe-02 repose sur une méthodologie de test plus complète. De nouveaux types d’enclumes (plates, obliques et hémisphériques) permettent d’évaluer précisément la capacité du casque à gérer aussi bien les impacts directs que les mouvements de rotation de la tête. Le protocole inclut également des essais d’impact supplémentaires, l’évaluation du retrait rapide des mousses de joue et l’introduction d’un Critère de Fracture du Crâne (SFC), destiné à mesurer plus finement le risque de lésion osseuse. Les seuils de performance deviennent plus stricts pour les critères classiques (HIC, PLA…), tout en apportant une analyse plus poussée de la transmission d’énergie au cerveau.

Selon la réglementation FIM, FRHPhe-01 et FRHPhe-02 coexistent jusqu’au 31 décembre 2025. À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, seul FRHPhe-02 sera admis dans de nombreuses disciplines, aussi bien sur piste qu’en tout-terrain.

Un casque homologué FIM se repère facilement, une étiquette officielle cousue sur la jugulaire intègre un hologramme et un QR code. Ce dernier permet aux commissaires de vérifier instantanément dans la base FRHP le modèle exact du casque, la taille homologuée, les accessoires validés (spoiler, écran, etc.) et les championnats dans lesquels il est autorisé. Seuls les casques présents dans cette base et porteurs de cette étiquette sont considérés comme réellement conformes aux standards FIM.

La liste des casques homologués FIM est aujourd’hui très longue et évolutive (plusieurs dizaines de modèles, chez de nombreux fabricants).

Une base de données en ligne est accessible via le site d’homologation de la FIM.

Les casques suivants ont reçu l’homologation de la FIM, attention toutes les tailles ne sont pas homologuées :

Casques homologués FIM FRHPhe-01 (circuit Racing)

Voir la liste complète des casques homologués FRHPhe-01 (2018 – Circuit Racing)

Casques homologués FIM FRHPhe-02 (circuit Racing)

Casques homologués FIM FRHPhe-02 (Off Road)