Comment régler ses suspensions moto ?

Maintenant que l’on connait l’importance de la fourche sur le fonctionnement d’une moto et de la nécessité d’un entretien régulier, une question se pose : quels réglages sont à prendre en compte côté piste ?

Les notions abordées dans cet article n’ont pas pour but de remplacer le travail d’un technicien, mais vous permettront d’acquérir quelques bases.

Le réglage des suspensions doit être effectué en deux temps :

• En statique
• En dynamique

Les réglages basiques sont au nombre de trois :

• La précontrainte (ressort)
• La compression (hydraulique)
• La détente (hydraulique)

1. Où se situent ces réglages sur la fourche ?

Prenons le cas d’une fourche non inversée.

2. Réglages statiques

a) Réglage de la partie "ressort"

i. La précontrainte

Qu'est-ce que c'est ?

Ce réglage permet d’ajuster la résistance à la pression induite par le poids de la moto lors de passage d’une bosse ou d’un creux par exemple. On peut dire que c’est la tension à vide ou tarage du ressort. Voici quelques impacts liés à ce réglage :

• Si la précontrainte est insuffisante : la course morte sera trop importante et donc il y a un risque important d’arriver en butée lors d’une bosse

• Trop de précontrainte : la course morte est trop petite ainsi la fourche aura un débattement trop faible pour rester en contact permanent avec la route

Attention, la majorité des ressorts sont progressifs et non linéaires. De fait plus la précontrainte est augmentée, plus la moto sera ferme.

Comment la règle-t-on ?

Pour apprendre à régler ce paramètre, il est important de définir deux termes.

La course morte : correspond à l’enfoncement des suspensions induit par la masse unique de la moto. Pour la mesurer, faites comme suit :

• Positionner la moto sur une béquille d’atelier avant ;

• Positionner un Rylsan sur un des deux fourreaux de fourche, le serrer au maximum contre le joint spi ;

• Descendre la moto délicatement de la béquille d’atelier et la soumettre à son propre poids ;

• Mettre la moto à nouveau sur la béquille d’atelier avant. Le but étant de soulager totalement la roue avant (les béquilles se fixant sur les fourreaux de fourche sont ici à proscrire) ;

• Finalement mesurer la distance entre le collier et le joint spy : cette distance est la course morte avant.

La course de précharge statique : correspond à l’enfoncement des suspensions induit par la masse de la moto associé à celui du pilote

Pour régler la précontrainte, il faut utiliser la course de précharge statique. Nous vérifierons uniquement la cohérence de nos modifications avec la valeur de la course morte.

Généralement, on dit que la course de précharge statique correspond à 1/3 de la course totale.

Par Exemple : Si vous disposez d’une fourche de débattement 150 mm, il faudra ajuster l’écrou de réglage de la précharge de façon à obtenir un enfoncement d’environ 50mm quand la moto est posée sur ses roues, pilote aux commandes et en position.

La course morte quant à elle doit être de 15mm +/- 5mm, à l’avant comme à l’arrière.

b) Réglage de la partie "hydraulique"

Avant de continuer il est important de définir ce qu'est l’assiette d’une moto ?

Elle peut être définie comme la position de la moto par rapport à l’horizontale. Elle se modifie simplement. Pour cela, il suffit de faire varier la position des tés situés sur les tubes de fourche. En effectuant cette action (même de manière infime), vous ferez varier également la consistance de la direction et ainsi le comportement de votre moto.

Ce paramètre d’assiette sera notre indicateur pour les deux prochains réglages.

i. La compression

Qu'est-ce que c'est ?

C’est le réglage qui permet de contrôler la vitesse d'enfoncement de la suspension lors de l'absorption du choc. Un système de type vanne assure la compression. Ce système régule le débit d’huile de fourche lorsque la suspension se comprime. Il est possible de régler l'ouverture de cette vanne. Une vis de réglage est prévue à cet effet.

Comment la règle-t-on ?

Tout d’abord vous devez observer l’inclinaison par rapport à l’horizontale de votre moto. Pour cela, une pression ferme doit être effectuée sur le réservoir, moto droite (conseil : être deux pour effectuer l’opération).

Pour cela il faut régler la vis :

• En vissant, la valve va tendre à se fermer et la suspension sera donc plus ferme.

• En dévissant, au contraire, la valve va tendre à s’ouvrir et donc le débit de passage de l’huile va augmenter. Ainsi la suspension s’enfoncera plus vite (sera plus molle). Il faut faire attention en dévissant trop la suspension peut arriver en butée.

Deux cas de figure possibles :

i. La détente

Qu'est-ce que c'est ?

C'est le réglage qui permet de modifier l’ouverture de la vanne qui laisse passer l'huile lorsque la moto remonte. Plus on visse, et plus la vanne est fermée, et donc plus la moto aura tendance à se tasser sur une route en mauvais état. En dévissant de manière trop importante, la moto peut revenir à sa position initiale soudainement et risque même de rebondir.

Comment la règle-t-on ?

Positionnez la moto droite (conseil soyez deux pour effectuer l’opération).

Pour la fourche, moto droite, on peut prendre le guidon et la comprimer d'un coup sec, par exemple en avançant un peu et en donnant un coup de frein avant.

Deux cas de figure sont alors possibles :

2. Réglages dynamiques

Maintenant que vous avez effectué ces réglages statiques, rien ne vaut un bon tour de roulage pour ressentir le comportement de votre moto. Vous pourrez ainsi vous rendre compte des points à affiner. Pour cela les réglages seront principalement à faire au niveau de l’hydraulique.

Par la suite vous retrouverez des conseils à appliquer que j’ai pu trouver sur le net en fonction des ressentis :

4. Conclusion

 Voici un résumé de l'essentiel à retenir, la suspension étant une partie très sensible de votre moto, nous vous conseillons tout de même de vous faire assister par un professionnel.

Autres conseils de réglages :

Amortisseur Arrière (en dynamique)

Attention aux idées reçues !

Une augmentation de la précontrainte ne rend pas votre suspension plus dure. En effet, cette action relève la moto et modifie sa géométrie. Elle augmentera donc la course de votre amortisseur et «Il s’enfoncera de plus haut ». De plus une sensation de dureté peut provenir du transfert des masses sur l’avant et la diminution des masses à l’arrière. Ainsi si les masses diminuent alors l’enfoncement sera diminué, l’amortisseur donc moins sollicité paraîtra alors plus rigide.