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Dans le monde des sports mécaniques, et plus particulièrement en motocross et en MotoGP, le départ est un moment crucial qui peut déterminer l'issue d'une course.
Et c’est la technique du Holeshot qui en est au cœur. Mais qu'est-ce que c'est exactement, comment ça marche et quelles sont les différences entre les disciplines ?
Bien que le principe fondamental du Holeshot (prendre la tête au départ) soit le même, les techniques et les dispositifs utilisés présentent des différences majeures entre le MotoGP et le motocross :
En motocross : le Holeshot Device est principalement axé sur la suspension avant. L'objectif est de maintenir la roue avant au sol lors de l'accélération sur des terrains à bosses ou boueux. Le dispositif est généralement plus simple, un loquet manuel que le pilote actionne en comprimant la fourche et qui se déclenche automatiquement au premier choc ou freinage. La puissance est délivrée de manière plus brute, la capacité du pilote à gérer le patinage et à rester sur la trajectoire idéale est primordiale sur une piste jonchée de bosses et de virages serrés.
En MotoGP : le "Holeshot" fait référence à l'optimisation maximale du départ pour éviter le cabrage et transférer toute la puissance au sol. Ce dispositif mécanique comprime la fourche avant de la moto juste avant le départ.
Le Holeshot désigne, dans le jargon du motocross et du Supercross, le fait de franchir le premier virage en tête de la course dès le départ. C'est un avantage stratégique énorme, car il permet au pilote de contrôler la trajectoire et d'éviter le trafic des autres concurrents.
Pour y parvenir, plusieurs éléments entrent en jeu : un départ rapide à moto est le fruit de plusieurs éléments cruciaux. Tout d'abord, la réaction du pilote est fondamentale : il s'agit d'une synchronisation parfaite entre le signal de départ et le relâchement de l'embrayage. La puissance de la moto joue également un rôle majeur, car une accélération efficace est indispensable pour propulser la machine vers l'avant. Enfin, la technique de pilotage est primordiale ; elle englobe la gestion précise du patinage de la roue arrière, la capacité à maintenir l'avant de la moto au sol sans qu'elle ne se lève excessivement (le fameux "wheeling") et l'aptitude à trouver la trajectoire optimale dès les premiers mètres.
C'est donc cette combinaison qui permet de "faire le Holeshot".
Pour aider les pilotes à améliorer leur départ, un dispositif a vu le jour : le Holeshot Device. Il s'agit d'un système mécanique qui compresse la suspension avant de la moto au moment du départ. L'objectif est d'abaisser le centre de gravité vers l'avant et vers le bas. Cela réduit la tendance de la roue avant à se soulever lors de fortes accélérations, permettant au pilote de mettre plus de puissance au sol sans faire de cabrage.
Il améliore aussi la traction : avec un avant plus bas, la répartition du poids est optimisée pour le départ, offrant une meilleure adhérence à la roue arrière et une accélération plus efficace. Ce système se désengage automatiquement dès que la moto atteint une certaine vitesse ou que le pilote freine.
Parallèlement au Holeshot Device, des dispositifs appelés "ride height devices" (variateurs de hauteur) ont été développés. Initialement pensés pour l'arrière de la moto afin d'abaisser le centre de gravité et d'améliorer la traction à l'accélération en sortie de virage, ils ont ensuite été adaptés à l'avant. Ces systèmes plus complexes permettaient d'ajuster la hauteur de la moto en mouvement.
Historiquement, le MotoGP a vu émerger des systèmes sophistiqués de réglage de hauteur. Ducati a été pionnier dans l'évolution de ce système, l'utilisant non seulement au départ, mais aussi en sortie de virage. En abaissant l'arrière de la moto lors de la réaccélération en sortie de courbe, cela permet de maximiser la surface de contact du pneu arrière avec le goudron et de réduire encore le wheeling, améliorant ainsi la traction et la vitesse de sortie de virage.
Cependant, face à l'augmentation des performances, aux coûts de développement et aux préoccupations de sécurité, la réglementation a évolué :
Depuis 2023, les dispositifs de réglage de hauteur à l'avant qui peuvent être activés ou ajustés pendant que la moto est en mouvement sont interdits en MotoGP. Néanmoins, les systèmes de type "holeshot device" qui abaissent la fourche avant uniquement au moment du départ et qui se désactivent ensuite sont toujours autorisés. C’est à partir de 2027, qu’une nouvelle réglementation entrera en vigueur et interdira totalement tous les systèmes de type "holeshot devices" ou "ride height devices", qu'ils soient à l'avant ou à l'arrière, et ce, quelle que soit leur utilisation (au départ ou en course). Cette décision vise à réduire les coûts, à améliorer la sécurité et à remettre davantage l'accent sur le talent du pilote.
En résumé, si le Holeshot est synonyme de départ réussi dans les deux disciplines, le motocross se concentre sur un système avant pour des terrains exigeants, alors que le MotoGP a exploré des dispositifs électoniques, d'abord pour le départ (Holeshot Device), puis pour l'ajustement en course (Ride Height Devices), ces derniers étant progressivement bannis pour privilégier le pilotage pur.
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